Une histoire de lunettes
A l'attention de mes confrères photographes grand formistes.
Comme bon nombre de personnes de plus de 45 ans, je suis presbyte.
J'ai donc des lunettes à verre progressif qui me facilitent la vie au quotidien mais lorsque je fais des prise de vues à la chambre grand format, c'est un cauchemar !
Pour composer mon image sur le verre dépoli, je me tiens environ à quarante centimètres de ce dernier quand je travaille en 4x5", un peu plus loin lorsque j'utilise une 8x10" ; c'est une horreur, je dois lever la tête pour regarder au travers du bas de mes verres pour bénéficier de la correction dioptrique ; cela me brise la nuque et ça ne m'apporte pas le confort nécessaire pour soigner ma composition.
Lorsqu'il s'agit de faire la mise au point, rebelote, soit je superpose ma loupe à mes verres progressifs, ce qui est très pénible du fait des différentes zones des verres, soit j'enlève mes lunettes pour n'utiliser que la loupe, bref, je perds du temps et je m'agace d'avoir la loupe dans une main, les binocles dans l'autre et pas de troisième main pour manipuler mes molettes.
J'ai donc fais l'acquisition pour un poignée de cerises d'une paire de lunettes de type "flip glasses", c'est à dire avec une double monture pour les verres, dont une escamotable. Je les ai confiées à mes amis opticiens de l'Atelier à binocles pour un montage spécial.
Ca ressemble à ça :
Dans cette configuration, la première paire de verres utilisée seule permet de corriger mon léger astigmatisme, et de compenser ma presbytie et même un peu plus, me permettant de voir mes dépolis bien net depuis le format 4x5" jusqu'au format 8x10". Et comme la correction est sur l'ensemble de la surface de ces verres, je n'ai plus à me supplicier la nuque pour y voir correctement, c'est déjà beaucoup mieux.
Une fois que je suis satisfait de ma composition vient l'étape de la mise au point : là, je n'ai plus qu'à baisser la seconde paire de verres qui sont en fait des loupes de +3 qui viennent s'additionner à la correction des premières lentilles. Je vois alors parfaitement les détails à une distance d'environ dix centimètres, parfait pour ajuster les Scheimpflug et la mise au point !
Bilan : je suis très content de ce système, je retrouve les plaisirs de la chambre comme quand j'avais vingt ans* !
*Je parle de photographie, hein !?