Exposition Petites Pyrénées à Montréjeau
C'est à l'office de tourisme de Montréjeau, dans les dépendances du splendide Hôtel de Lassus, que l'exposition Petites Pyrénées, toujours enrichie de nouvelles images, prendra ses quartiers du 3 au 29 mai prochain. Le vernissage se tiendra le mercredi 3 mai à partir de 18H, vous y êtes cordialement invités.
L'histoire derrière cette photographie : de Montréjeau je ne connaissais rien d'autre que la halle du marché aux bestiaux qui surplombe la ville basse et que l'on longeait du temps où il n'y avait pas d'autoroute pour nous conduire au Pays Basque. C'est en me rendant à l'Office de tourisme, qui me sollicitait pour mon exposition, que je découvris l'Hôtel de Lassus, ce somptueux hôtel particulier du XVIIIème siècle : je décidais alors d'en faire le visuel d'illustration de l'exposition Montréjeaulaise.
Un peu de technique, pour ceux que ça intéresse !
La première étape consiste toujours à déterminer l'heure exacte de la prise de vue : pour cela j'utilise une application spécifique sur mon téléphone intelligent qui me permet de suivre la course du soleil et de visualiser son angle d'incidence sur mon sujet. En l'occurrence, je souhaitais une parfaite symétrie de l'éclairage, pour accentuer le caractère solennel d'un composition académique : la prise de vue aurait lieu à 10h31.
Afin de respecter les lignes verticales du bâtiment tout en montrant toute sa hauteur, je choisis de travailler avec une chambre argentique grand format, produisant des négatifs d'un format de 4x5" soit 10x12,5 cm, ce qui équivaut après numérisation à une définition de 180 millions pixels mais qui autorise surtout le contrôle des perspectives. Ma chambre est une Ebony SV45TE, construite à la main en bois d'ébène et en titane par un artisan japonais dont l'atelier de sept personnes a fermé en juin 2016, pour cause de départ à la retraite.
Mon point de vue étant situé à une trentaine de mètres de la façade, j'optais pour un objectif grand angle de 75mm (équivalent à un 20mm sur un appareil reflex full frame).
Enfin, pour amener du contraste entre l'écru de la façade et le bleu du ciel sur le rendu noir et blanc final que je souhaitais, j'utilisais un filtre rouge devant mon objectif : ce dernier "coupe" les longueurs d'ondes correspondant à la lumière bleue et laisse passer celles composant le rouge mais également, dans une moindre mesure, le jaune. Voici donc la clé de cette façade lumineuse et de ce ciel charbonneux.
Une fois tous les réglages effectués, je n'expose que deux plans films, de manière strictement identique : dans ma chambre noire, je ne développe dans un premier temps que le premier qui me sert de test. Si le résultat n'est pas celui que j'attendais j'opère à des corrections de temps ou de température de développement sur le second pour atteindre le résultat escompté.
Le négatif est ensuite numérisé et j'effectue mes réglages et quelques retouches à l'écran, mais toujours dans la limite de ce que j'aurais pu faire en tirage argentique traditionnel.